Comment participer à la préservation des lacs d'altitude ?
Les lacs d'altitude sont des écosystèmes fragiles et menacés par les changements globaux et par certaines activités locales.
A l'échelle planétaire, les changement globaux regroupent le changement climatique, les pollutions atmosphériques, l'urbanisation ... autant de menaces qui impactent tous les milieux naturels du globe1.
A l'échelle locale, les activités humaines peuvent avoir des impacts (voir question 19).
Mais finalement, en tant que randonneur arrivant au bord d'un lac d'altitude : que faire pour participer à sa protection ?
Avant d’arriver au lac
En préparant sa randonnée, il est intéressant de se renseigner sur l’environnement et les milieux naturels que l’on va traverser.
Si la randonnée a lieu dans un espace naturel protégé, autant connaître les règles avant le départ. Par exemple, les feux sont interdits dans la plupart des réserves naturelles et dans les cœurs des parcs nationaux. Ces réglementations visent à préserver les milieux naturels et toute la biodiversité associée.
En espace protégé ou ailleurs, il est important de réfléchir à sa pratique. La montagne n’est pas qu’un « terrain de jeu », c’est avant tout un écosystème fragile et déjà menacé.
La randonnée en montagne a peu d’impact sur les milieux tant que les bons comportements sont connus et adoptés. Par exemple, bien rester sur les sentiers pour éviter l’érosion des chemins ou ne pas polluer les milieux en ramenant ses déchets…
Au bord du lac
Quels comportements sont problématiques pour les écosystèmes des lacs d’altitude ?
Toutes les recommandations habituelles s’appliquent comme ramener ses déchets ou encore ne pas faire de feu. Même si l’idée d’un feu est souvent assez tentante lors des bivouacs, les feux portent atteinte aux végétaux, créent un risque d’incendie et dérangent la faune.
Par rapport à l’écosystème lac en tant que tel, on peut noter :
• Ne pas piétiner les berges du lac, c’est le refuge de nombreux animaux et d’espèces végétales fragiles.
• Éviter également d’abîmer toutes les zones humides au bord de lacs, ce sont des zones très sensibles à l’érosion et précieuses aux espèces comme les amphibiens et les libellules.
• Éviter la crème solaire en cas de baignade et l’utilisation de savon pour vaisselle ou douche : ces produits polluent l’eau du lac et restent longtemps dans ces eaux ; les lacs de montagnes sont des écosystèmes au renouvellement lent.
• Ne pas mettre à l’eau nos engins nautiques favoris (bouées, paddles et autres flotteurs).
Pourquoi ne pas faire du paddle dans un lac d’altitude ?
De plus en plus d’activités sont proposées en montagne, certaines pourraient être des menaces pour la faune et la flore locales.
L’utilisation de tous engins nautiques sur les lacs d’altitude nécessite une attention particulière pour ne pas transporter de pathogènes.
En effet, les pathogènes (comme les ranavirus) sont présents dans de nombreux plans d’eau en plaine (voir question 13).
Il en est de même pour les espèces invasives qu’on ne retrouve pas en altitude. Mieux vaut donc éviter d’utiliser un paddle sur différents plans d’eau afin de limiter les risques de propagation des pathogènes ou d’espèces invasives vers les lacs d’altitude.
Les amphibiens sont un des groupes les plus en danger d’extinction. En plaine, ils sont particulièrement menacés par la destruction des zones humides, l’urbanisation, les routes…
En montagne, ces menaces sont réduites mais d’autres subsistent comme le changement climatique ou la présence de pathogène.
Ainsi pour préserver (notamment) les amphibiens de nos montagnes, nous conseillons de ne pas faire de paddle dans le lac d’altitude ou alors de bien veiller à le désinfecter ou effectuer un séchage du paddle complet auparavant.
De manière générale
Dans le contexte actuel des changements globaux, des facteurs majeurs bouleversent les écosystèmes et la biodiversité : le changement climatique, la fragmentation et la destruction des habitats, la pollution, la surexploitation des ressources…
La pollution générée par les activités humaines est présente dans la plupart des milieux, autant dans l’atmosphère que dans l’eau et dans le sol. Les lacs d’altitude ne sont pas épargnés…. (voir question 17).
Afin de limiter ces conséquences désastreuses, des actions collectives à grande échelle sont requises : réduire drastiquement la pollution, les émissions de gaz à effets de serre, l’usage de pesticides …
Pour chaque menace, les actions à mener sont bien connues et détaillées dans différents rapports comme ceux du cabinet Carbone4, l’étude de l’ADEME « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat »4, …
Pour limiter la pollution des lacs d’altitude, il faut réduire les sources de pollution et notamment les plus importantes qui sont souvent éloignées des montagnes. Les activités industrielles mais aussi les combustions des produits pétroliers pour les transports ou le chauffage sont des sources majeures de pollution organique persistente.
L’utilisation d’engrais agricoles à grande échelle est à réduire pour protéger la faune et la flore des lacs d’altitude.
Enfin, un autre exemple est la pollution au plastique qui atteint tous les écosystèmes.
Calculer son empreinte carbone
Chaque personne peut à son échelle avoir un petit impact afin de réduire ses consommations d’énergie, de transport, de plastique, d’eau …
Des outils en ligne permettent de calculer son empreinte carbone, comme par exemple « Nos gestes climat » : www.nosgestesclimat.fr
C’est une manière de visualiser son impact individuel en terme de production de gaz à effet de serre et les moyens concrets pour le réduire.
En Savoir plus
(1) IPBES, « Global Assessment Report on Biodiversity and Ecosystem Services », IPBES secretariat, 2019.
(2) Office français de la biodiversité, « On vous donne les clés ! », Portail des parcs nationaux de France. www.parcsnationaux.fr/fr/des-decouvertes/visiter-et-semerveiller/les-par....
(3) B. Collas, “Objectif montagne : réussir son expérience en refuge”, FFCAM et les parcs nationaux de montagne. www.ecrins-parcnational.fr/sites/ecrins-parcnational.com/files/fiche_doc...
(4) Agence de la transition écologique « Transition(s) 2050 Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat», 2021. https://transitions2050.ademe.fr/
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