A quelle température est l'eau des lacs de montagne ?
Tout dépend de l’heure de la journée, du jour de l’année, de la météorologie et de la profondeur ! En surface l’eau du lac peut monter jusqu’à 20°C (et encore plus au bord du lac) mais au fond du lac l’eau est quasiment toute l’année proche de 4°C.
Le saviez-vous ?
Parfois, l’eau du fond du lac est plus chaude que l’eau de surface !
La densité est une propriété physique de l’eau, qui détermine la masse que prend un volume d’eau à une température donnée. Cette densité est maximale à 4°C : c’est-à-dire qu’un litre d’eau à 4°C est plus lourd qu’à n’importe quelle autre température. Pour une température supérieure à 4°C, l’eau devient de moins en moins lourde si elle se réchauffe. A l’inverse, pour une température inférieure à 4°C, c’est en se refroidissant qu’elle devient de moins en moins lourde.
Dans le lac, l’eau à 4°C étant la plus lourde, elle se retrouve au fond du lac. En été, la température de surface dépasse 4°C. En hiver, seule la surface du lac est englacée et la faune aquatique peut alors survivre dans l’eau au fond du lac.
Que se passe-t-il dans un lac durant une année entière ?
Durant une année, il y a des périodes de mélange des eaux et des périodes où l’eau du lac est stratifiée en différentes couches de température/densité distinctes. Chaque couche d’eau va donc avoir des propriétés différentes, par exemple au niveau de la concentration en oxygène.
De manière plus générale, le nombre de mélanges par an varie selon le type de lac.
On appelle monomictiques les lacs qui subissent une seule période de brassage, en saison froide.
Les lacs dimictiques sont mélangés à l’automne et au printemps.
D’autres lacs d’altitude ne sont pas stratifiés durant l’été, comme certains lacs très froids.
Les brassages sont essentiels pour la biodiversité du lac, ils permettent de mélanger les eaux et surtout d’apporter de l’oxygène en profondeur des lacs.
Dans certains lacs comme le lac du Brévent, les mélanges n’atteignent pas le fond du lac, ce qui crée une “zone morte” au fond du lac et peut être un signe d’un lac trop enrichi (voir question 3).
Pour en savoir plus
R. Bruel, « Contraintes et contributions du monitoring haute-fréquence dans le suivi d’écosystèmes L’exemple du bassin versant d’Anterne (Haute-Savoie) », Asters-CEN74/ Edytem, 2014.
J. Becquet, « Fonctionnement physico-chimique et biologique des lacs d’altitude en réponse à certaines caractéristiques des bassins versants », Réseau Lacs Sentinelles/AstersCEN74, Université Savoie Mont-blanc, 2018
R. Napoleoni, « L’Observatoire des lacs d’altitude : Mise en place d’un suivi à long terme et comparaison de 20 lacs de haute montagne », Réseau Lacs Sentinelles/Asters-CEN74/INRA, 2017.
R. G. Wetzel, Limnology: Lake and River Ecosystems. Gulf Professional Publishing, 2001.
Fiche 5 : A quelle température est l'eau des lacs de montagne ?